Les jeunes attendent beaucoup de leurs employeurs : de la souplesse quant à leurs conditions de travail, un soutien financier en cas de turbulences, un engagement en phase avec leurs valeurs… Ils expriment ainsi, de manière très marquée, des tendances partagées par l’ensemble de la population active.
Confrontées à une forte pénurie de main-d’œuvre, les entreprises doivent aujourd’hui savoir comment attirer et retenir leurs collaborateurs. Plus que jamais, elles doivent comprendre et répondre aux besoins de leurs (futurs) employés, en particulier ceux d’une génération qui représentera 30% de la population active en 2025 : la génération Z.
L’étude Workmonitor 2023 menée par le Groupe Randstad révèle en effet que ces jeunes âgés de 18 à 24 ans abordent le marché de l’emploi avec des attentes plus fortes que celles de leur aînés, non seulement en termes de flexibilité et de sécurité, mais aussi d’engagement pour les causes qui leur tiennent à cœur.
Un double besoin : stabilité et souplesse
Dans un contexte économique marqué par une inflation galopante et une croissance mondiale incertaine, les travailleurs de la génération Z se montrent particulièrement inquiets à l’idée de perdre leur emploi : en France, 33% d’entre eux craignent d’être licenciés, contre une moyenne de 24% tous âges confondus. Face à l’augmentation du coût de la vie, ils sont également les plus nombreux à envisager une manière d’améliorer leurs revenus, soit en prenant un deuxième emploi (27%), soit en travaillant davantage à leur poste actuel (37%). Plus d’un quart d’entre eux (29%) envisagent même de démissionner pour trouver un emploi mieux rémunéré.
Autant de chiffres qui révèlent le besoin de sécurité financière de cette génération dont l’entrée sur le marché du travail coïncide avec des perturbations politiques, sociales et économiques inédites au niveau mondial. Cependant, l’incertitude économique ne pousse pas ces jeunes à renoncer pour autant à chercher l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée. En France, plus d’un tiers d’entre eux ont déjà démissionné jugeant que leur emploi n’était pas compatible avec leur vie personnelle (38%) tandis que 32% ont déjà pratiqué le “quiet quitting”.
Pour de nombreux “digital natives”, la flexibilité n’est pas une option mais un impératif, tant en termes d’horaires que de lieux de travail. Les jeunes travailleurs souhaitent de plus en plus que leur emploi s’adapte à leur vie, et non l’inverse. Ainsi, plus de la moitié des répondants français de la génération Z n’accepteraient pas un emploi s’il n’offrait pas un lieu de travail flexible (56%) et des horaires flexibles (48%)..
Une exigence d’éthique et de sens
Les jeunes attendent beaucoup de leur métier et souhaitent faire la différence dans le monde du travail. Pour une large majorité d’entre eux (65%), le travail représente un élément important de leur vie. Mais plus de la moitié des jeunes (55%) sont prêts à démissionner s’ils ne s’y sentent pas à leur place ou s’il les empêche de profiter de la vie (48%).
Les jeunes accordent également une attention particulière aux engagements RSE de l’entreprise. Développement durable, justice sociale, changement climatique sont autant de sujets qui les touchent et les concernent à titre privé mais aussi professionnel. « En tant que consommateurs, les jeunes donnent la préférence aux entreprises qui partagent leurs valeurs. Ils font souvent de même dans leurs choix professionnels », précise Frank Ribuot, président du groupe Randstad France. Les jeunes travailleurs attendent ainsi de leur employeur un engagement et un respect des valeurs qui leur sont chères. Pour la moitié d’entre eux (52%), il est crucial de travailler pour une entreprise dont ils partagent les valeurs sociales et environnementales. Un jeune sur deux refuserait d’intégrer une société qui ne mettrait pas en place une politique active en faveur du développement durable ou ne ferait pas d’effort pour renforcer l’équité et la diversité en son sein.
Un management transparent et inclusif
Les jeunes attendent de leurs employeurs qu’ils mettent en place des organisations favorisant le dialogue et le travail collaboratif. Accros aux réseaux sociaux, ils évoluent naturellement dans le numérique. Mise en place de groupes de travail, de communautés d’intérêt, digitalisation des process, accès aux data : la génération Z est plus que les autres sensible à une organisation en phase avec son mode de vie. Les jeunes souhaitent collaborer dans un cadre qui favorise un dialogue ouvert, qui facilite sans imposer. Pour eux, une communication transparente et constructive est essentielle.
« Si les entreprises souhaitent embaucher ou vendre des produits et services aux jeunes générations, elles doivent impérativement créer une relation basée sur la confiance et la proximité. »
Frank Ribuot
Président du Groupe Randstad France
Plus encore que les autres générations, les jeunes souhaitent évoluer dans un environnement souple et stable, dans des organisations engagées, qui leur offrent un cadre de travail agréable où digital rime avec collaboration. Pour Frank Ribuot, un enseignement fort se dégage de l’étude : « Si les entreprises souhaitent embaucher ou vendre des produits et services aux jeunes générations, elles doivent impérativement créer une relation basée sur la confiance et la proximité. Les organisations qui y parviendront auront un avantage certain dans la guerre des talents ».
Pour aller plus loin
Téléchargez la vingtième édition de l’étude Workmonitor de Randstad, menée auprès de 35000 travailleurs sur 34 marchés. Cette enquête dévoile les besoins et les attentes des salariés envers leurs employeurs.