20ème édition de l’étude Workmonitor de Randstad.
La vingtième édition de l’étude Workmonitor de Randstad a été menée auprès de 35 000 travailleurs sur 34 marchés dans le monde entier. Pour la France, les résultats de l’enquête montrent que plus de deux répondants sur cinq (41% contre 52% à l’échelle mondiale) s’inquiètent de l’impact de l’incertitude économique sur la sécurité de leur emploi. Près d’un travailleur sur quatre (24% contre 37% à l’échelle mondiale) craint de perdre son emploi, ce chiffre passant à 33% pour la génération Z* (43% à l’échelle mondiale).
Cela ne signifie pas pour autant que les travailleurs sont prêts à renoncer à tous les avantages obtenus pendant la pandémie – comme la flexibilité du travail et un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Plus d’un tiers des Français interrogés préféreraient rester au chômage plutôt qu’être malheureux dans leur emploi (35% contre 33% à l’échelle mondiale) et près d’un travailleur sur deux (48%) démissionnerait si son emploi l’empêchait de profiter de la vie.
Un changement profond et pérenne des attentes des salariés
L’édition 2023 du Workmonitor montre que les travailleurs ne feront pas machine arrière sur certains acquis de ces trois dernières années. C’est notamment le cas de la flexibilité dans la façon d’exercer son métier :
- Malgré le contexte économique, plus d’un répondant sur deux (57% en France, 61% à l’échelle mondiale) refuserait un emploi ne permettant pas un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
- La grande majorité des travailleurs (83%) ont également indiqué qu’il est important pour eux de pouvoir disposer d’horaires de travail flexibles, une attente qui supplante l’attention portée à la politique de congé parental (68% en France, 62% à l’échelle mondiale) et aux possibilités de formation (71% en France et 76% à l’échelle mondiale).
- Près des trois quarts des répondants (71%) ont déclaré que la flexibilité en termes de lieu de travail était pour eux essentielle.
Les travailleurs aspirent à exercer un emploi au sein d’une entreprise dont ils partagent les valeurs et la mission. Plus de la moitié d’entre eux (55%) ont déclaré qu’ils quitteraient un emploi s’ils avaient l’impression de ne pas y avoir leur place. Cela est notamment vrai pour la génération Z (55% en France, 61% à l’échelle mondiale). Plus de 40% des personnes interrogées n’accepteraient pas un emploi s’il ne correspondait pas à leurs priorités sociales et environnementales.
Une augmentation du coût de la vie qui incite à travailler plus, ou plus longtemps
S’ils ne sont pas prêts à renoncer à la flexibilité, la conjoncture économique difficile, associée à la hausse du coût de la vie et à une inflation galopante à travers le monde, poussent les travailleurs à chercher de nouvelles sources de revenus :
- En France 15% des répondants (25% au niveau mondial) ont décidé de prendre ou de rechercher un deuxième emploi pour mieux faire face à l’augmentation du coût de la vie, ce chiffre passant à 27% pour la génération Z (30% au niveau mondial), contre seulement 8% pour les baby-boomers (17% au niveau mondial).
- Un peu moins d’un quart (22%) des répondants prévoient de travailler plus à leur poste actuel. Cette proportion est plus élevée au sein de la génération Z (37% en France, 32% au niveau mondial) et ne concerne que 11% des baby-boomers (13% au niveau mondial).
- Un répondant sur cinq (18% en France, 21% au niveau mondial) pourrait démissionner pour trouver un emploi mieux rémunéré. Plus d’un quart (29%) des jeunes issus de la génération Z envisagent cette solution, contre moins de 10% des baby-boomers en France.
La crise du coût de la vie a également un impact sur les attentes des travailleurs en matière de retraite. Près d’un tiers (30%) des baby-boomers en France retardent leur départ à la retraite en raison de leur situation financière (26% au niveau mondial) et 70% des travailleurs interrogés affirment ne pas pouvoir prendre leur retraite aussi tôt qu’ils le souhaiteraient en raison de problèmes d’argent.
Dans le même temps, l’âge envisagé de départ à la retraite a également augmenté : l’année dernière, 72% des répondants français pensaient prendre leur retraite avant 65 ans, ils ne sont plus que 67% aujourd’hui (contre respectivement 61% et 51% au niveau mondial).
Des entreprises à la rescousse
Face à l’augmentation du coût de la vie, les travailleurs du monde entier souhaitent que leurs employeurs fassent un effort supplémentaire, que ce soit par le biais d’augmentations de salaire, de primes ou d’aides diverses (co-voiturage par exemple).
- En France, 48% des répondants souhaiteraient une prime mensuelle pour compenser l’inflation (41% au niveau mondial)
- 30% souhaiteraient une augmentation de salaire en dehors du cadre des évaluations annuelles (39% au niveau mondial)
- Près d’un quart (24% en France contre 28% au niveau mondial) souhaiterait des indemnités pour compenser le coût de l’énergie, leurs frais de déplacement ou d’autres dépenses quotidiennes.
Pour accéder à l’intégralité de l’étude Workmonitor 2023, cliquez ici.
* Génération Z – 18 à 24 ans / Millennials – 25 à 34 ans / Baby-boomers – 55 à 67 ans