le 18 avril 2023
4 manières d’adapter sa stratégie RH à la transformation numérique

Un rapport de Randstad et de l’OCDE publié fin 2022 explore les dernières tendances du marché de l’emploi dans le domaine des technologies numériques et propose quatre idées-forces, sur la base de l’analyse d’une décennie de données issues de 10 pays, regroupant plus de 400 millions d’offres d’emploi.

 

La transformation numérique bouleverse le marché du travail, suscitant de nombreuses  inquiétudes. Comme tout changement de paradigme, elle implique des défis à relever mais crée aussi des opportunités pour les employeurs.

Les entreprises doivent se préparer à cette nouvelle ère en s’assurant que leurs collaborateurs possèdent les compétences nécessaires pour faire prospérer leur activité dans l’économie numérique.

Mais sur quoi les équipes RH doivent-elles se concentrer pour préparer la transformation numérique de l’entreprise ?

Un rapport de Randstad et de l’OCDE publié fin 2022 explore les dernières tendances du marché de l’emploi dans le domaine des technologies numériques et propose quatre idées-forces, sur la base de l’analyse d’une décennie de données issues de 10 pays, regroupant plus de 400 millions d’offres d’emploi.

 

  1. Favoriser la formation tout au long de la vie

La formation à toutes les étapes de la vie professionnelle est un pilier essentiel pour que ni l’entreprise ni ses collaborateurs ne se laissent distancer en période de transformation numérique, quelle qu’elle soit. Une stratégie de développement ciblée permet de requalifier les salariés en leur faisant acquérir des compétences proches des leurs. Elle constitue une initiative très importante sur un marché de l’emploi dynamique, bénéficiant à la fois aux entreprises et aux collaborateurs.

Selon l’Institution of Engineering and Technology (IET) basé au Royaume-Uni, la montée en compétences est particulièrement importante en période de transformation numérique. Les difficultés à la mettre en œuvre peuvent nuire aux résultats économiques d’une entreprise, en réduisant la productivité et en limitant la croissance. 

« Comme la grande majorité de la main-d’œuvre de 2030 est aujourd’hui déjà en activité, la montée en compétences et la requalification des collaborateurs sont nécessaires pour relever les défis de demain », explique Stephanie Baxter, responsable des politiques Innovation et Compétences à l’IET.

 

  1. Renforcer les compétences « STIM » (Science, Technologie, Ingénierie, Mathématiques)

« Les compétences STIM vont devenir de plus en plus importantes avec l’accélération de la digitalisation de l’économie mondiale. Les ingénieurs, les mathématiciens et les data scientists formeront la colonne vertébrale d’une société fondée sur la technologie », explique Sander van ’t Noordende, CEO de Randstad N.V.

Il n’est donc pas surprenant que les compétences STIM soient de plus en plus demandées. En France, les offres d’emploi en ligne pour des postes dans le numérique ont augmenté de 66 % entre 2018 et 2021, avec un bond de 95% pour les postes d’analystes de systèmes. Les annonces pour des développeurs de logiciels ont augmenté de 87%, tandis que celles concernant des ingénieurs électroniques, des techniciens du web et des responsables marketing et publicité ont toutes augmenté de plus de 50%.

La demande croissante pour ce type de compétences doit être prise en compte par les décideurs politiques et les entreprises, qui devraient inciter les professionnels de demain à embrasser des carrières dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques. La mise en place de parcours professionnels clairs pour les salariés souhaitant évoluer vers de telles fonctions peut également contribuer à répondre aux besoins.

Selon Stephanie Baxter, « les gouvernements devraient investir en priorité dans les compétences que les entreprises attendent. 54% des employeurs pensent que le gouvernement devrait financer plus largement la formation et l’apprentissage au niveau national ».

 

  1. Etablir un nouveau contrat social entre employeur et salariés

Après le Covid, les employeurs qui souhaitent s’adjoindre des collaborateurs aux compétences très prisées doivent conclure un « nouveau contrat social » avec leurs employés. 

« Dans le monde d’après la pandémie, beaucoup de travailleurs font du bien-être au travail une priorité : ils veulent que la mission de leur entreprise et de ses dirigeants reflète leurs propres valeurs », explique Sander van ’t Noordende dans la dernière étude Workmonitor de Randstad.

Pour attirer les talents offrant les compétences recherchées, les employeurs doivent se concentrer sur l’expérience collaborateur. Dans un contexte de guerre des talents, l’alignement sur les valeurs peut constituer un élément différenciant essentiel aux yeux des candidats.

 

  1. Promouvoir la flexibilité dans l’environnement de travail

Il n’y aura pas de retour en arrière : avoir un employeur flexible n’est désormais plus une simple aspiration mais une véritable attente de la part des talents. Les collaborateurs veulent de la flexibilité en matière de lieu de travail, d’horaires et de manière de travailler. 

Gouvernements et entreprises devront affiner leurs politiques afin de faciliter ce nouveau mode de travail, de manière à attirer les compétences les plus demandées.

C’est aussi l’avis de Stephanie Baxter, qui ajoute que gouvernements et entreprises devraient prendre en compte les attentes actuelles : « Pour combler les besoins de compétences, 40% des employeurs préfèrent requalifier leurs salariés ou les faire monter en compétences, plutôt que de recruter. Les gouvernements et les entreprises devraient travailler ensemble pour proposer une offre complète et flexible de montée en compétences et de requalification. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

S’il existe des inquiétudes que l’intelligence artificielle (IA) ne menace l’emploi, la réalité est qu’elle doit induire une augmentation nette des emplois, pouvant  entraîner une pénurie de main-d’œuvre qualifiée pour la 4e Révolution industrielle. Les dirigeants doivent embarquer leurs collaborateurs dans cette aventure et apaiser leurs craintes. Il sera important de démontrer que les nouvelles technologies peuvent compléter le travail des salariés, plutôt que de le remplacer.

Les entreprises et les décideurs politiques qui s’attachent à faire monter en compétences les collaborateurs, à séduire des candidats qualifiés et à booster le nombre de diplômés en STIM seront mieux préparés à la transformation numérique. En adoptant la bonne stratégie, les entreprises peuvent œuvrer pour une ère numérique dans laquelle les humains et l’IA travaillent en symbiose.

En d’autres termes, comme le dit Sander van ’t Noordende : « Ce n’est pas l’humain contre la machine. C’est l’humain et la machine. »

 

Compétences numériques : pour aller plus loin

Téléchargez le dernier rapport de Randstad et de l’OCDE, qui explore les dernières tendances du marché de l’emploi en matière de technologies numériques.

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